Il est lui-même serial-killer quand il
ne s'emploie pas à les traquer. Lui, c'est Dexter, expert au service
médico-légal de Miami. Un homme tout à fait moral : il ne tue que
ceux qui le méritent. Mais aussi très méticuleux : il efface toute
trace de sang après avoir découpé les corps... Un jour, il est
appelé sur les lieux d'un crime perpétré selon des méthodes très
semblables aux siennes. Dexter aurait-il rencontré son alter ego ?
Ou serait-ce lui qui... Impossible...
Dexter a été adopté. Dexter ne se
souvient de rien avant ses 4 ans. Dexter travaille comme spécialiste
du sang dans la police de Miami. Dexter a souvent le besoin
irrépressible de tuer.
Dexter tue.
Dexter Morgan tue d'une manière
méticuleuse et clean tous les déchets de l'humanité, les
tueurs d'enfants entre autre. Il prépare méticuleusement ce qu'il
doit préparer et le jour J, il leur fait payer leurs dettes à la
société à sa façon, bras armé d'une justice aveugle.
Dexter Morgan a, depuis aussi longtemps
qu'il s'en souvienne, un besoin de tuer qui lui prend comme ça.
Heureusement que son père adoptif Harry, l'a aidé à « recadrer »
ce besoin. Dexter Morgan n'a pas d'émotion, il en est complètement
dépourvue. Il simule et a appris à simuler très tôt le
comportement « normal » de l'humain. Un jour, sa sœur
Déborah l'appelle sur les lieux d'un crime. Un crime qui va
bouleverser son esprit. Un crime sans une seul goûte de sang. Un
crime d'une beauté morbide, où la découpe des morceaux du corps
sont effectués de manière quasi chirurgicale. Alors, même si le
sang manque à la scène du crime (étant expert en sang, à la
base), Dexter va vouloir en savoir plus, fasciné par la façon de
faire du tueur. Mais il va aussi devoir aider Deb sur cette affaire
qui, pour le moment aux Mœurs, à l'ambition d'entrer à la Crim'.
Tiraillé entre le besoin de comprendre le tueur et l'aide qu'il
doit donner à sa sœur, Dexter va comprendre que même un monstre
comme lui peut ressentir certaines choses.
L'histoire est conté par Dexter
lui-même, à la première personne. Donc nous entrons directement
dans l'esprit dérangé qu'il est. Lui et son Passager Noir au rire
démoniaque et qui le pousse à tuer. Lui et ses sentiments
inexistants (ou presque).
Qu'est-ce qui fait que ce roman n'est
pas un thriller comme les autres ? Dexter déjà, ce personnage
complètement en inéquation avec le héros de base, mais pas
seulement ! Car Jeff Lindsay, en plus de nous offrir ce personnage
principal tout simplement énorme, nous offre aussi une palette
d'autres personnages dont on ne pourra plus se détacher. Une Déborah
ambitieuse et qui veut monter les échelons, qui aura parfois
(souvent) besoin du soutien de Dexter pour qui elle a, on le sent
quasi palpable, un amour profond, bien qu'il ne soit que son frère
adoptif.
Il y a aussi Rita, la relation
« amoureuse » de Dexter qui le fera voir les choses sous
un angle qu'il ne connaissait pas, le désarçonnant complètement,
seul soucis, elle est très peu présente.
Enfin LaGuerta, qu'on a tendance à
aimer et à détester. L'aimer pour le gringue qu'elle fait à
Dexter, la détester parce qu'elle traite Deb comme de la merde alors
qu'elle-même n'est pas une si bonne enquêtrice que ça. Voilà pour
les trois femmes dans la vie Dexter. On apprécie aussi Vince qui
est un personnage attachant malgré son côté artificiel qui plait
tant à Dexter. Et bien sûr Harry que l'on croisera au détour de
flash-back. Tous les personnages sont tellement humains et crédibles
qu'ils font ressortir le côté dépourvu d'émotion et inhumain de
Dexter. La relation qu'a Dexter avec chacun est si bien retranscrit
que l'on peut qu'y croire. Que ce soit l'affinité (feinte ?) envers
Deb ou Vince ou le mépris que porte un certain flic à son égard.
Mais un autre endroit où Jeff Lindsay
est doué, c'est dans la manière de raconter et de faire peser le
suspense. D'instaurer des sentiments au plus profond du lecteur. Il
peut vous émouvoir en montrant un Dexter qui, finalement, pourrait
bien sans le savoir, aimer sa sœur comme fou, ou vous mettre mal à
l'aise au détour de certaines scènes.
En parlant du malaise dû à certaines
scènes, le coté serial killer de Dexter n'est pas aussi présent
qu'on pourrait le penser, il ne tue pas tous les deux chapitres
notamment. C'est surtout la présence du Passage Noir qui nous
rappelle qu'il a des envies de meurtres. Par contre, du côté du
tueur en série que traque la police, vous serez servi,
principalement avec une scène d'anthologie dans un chantier à base
de mise en scène très artistiquement morbide.
Enfin, l'histoire vous fera avancer
sans que vous puissiez lâcher le livre, voulant toujours savoir ce
qu'il y aura ensuite jusqu'à la toute fin, qui finira de vous mettre
sur les fesses. Même dans l'Épilogue, M. Lindsay sait vous faire
frémir d'impatience en y instaurant un suspense.
On veut la suite, indéniablement.